Phil EDENGARDEN

Neurographie

La neurographie

Les images produisent des sentiments et vice versa. Dans le processus mental de tout un chacun, ils viennent avant les mots et s’emmagasinent plus rapidement dans la mémoire. Les images sont perçues en quelques fractions de seconde: avant même que nous ne les comprenions consciemment, notre subconscient les a déjà enregistrées.

La neurographie rattache le langage des images à la découverte et à la connaissance de soi. Elle contribue efficacement à la transformation pratique des différents aspects de notre vie: elle nous permet de repenser notre existence, de résoudre des problèmes et de raviver notre créativité.

L'art n'a jamais été aussi proche de la vie depuis longtemps ! Et il n'a jamais été aussi facile de déplacer des montagnes en faisant usage de nos propres mains et de quelques crayons.

Le dessin neurographique comme outil de transformation

Il y a quelque temps, en surfant sur le net, j’ai fait la découverte de cette forme de thérapie par le dessin et j'ai voulu tenter l'expérience pour en vérifier l'authenticité. Aussitôt, celle-si s’est avérée être très efficace pour débloquer des situations qui, jusqu’alors, m’étaient apparues comme inextricables.

Si l’on s’en tenait aux seuls résultats visuels d’une séance de neurographie, il serait facile d’en déduire qu’il ne s’agit de rien de plus qu’une nouvelle forme de divertissement pour personnes en manque de loisirs, un style de dessin que l’on fait pour se détendre, au même titre que le zentangle, le doodling ou le coloriage de mandalas. Effectivement, les schémas de la neurographie sont caractéristiques et reconnaissables au premier regard: le dessinateur trace intuitivement des lignes courbes au marqueur noir sur une feuille de papier et enjolive, par des aplats de couleurs chatoyantes, selon sa fantaisie, les formes organiques qu’il a composées sans y avoir vraiment réfléchi au préalable.

La démarche neurographique en trois dessins

Mais en suivant les indications données par son concepteur, le Professeur Pavel Piskarev, je me suis aussitôt rendu compte que le résultat obtenu au niveau visuel importait moins que la démarche elle-même, que le chemin parcouru pour y parvenir.

Dans le cadre de ma recherche, j’ai vu de très jolis dessins, très artistiques, très agréables à regarder. Mais c’étaient les œuvres d’imitateurs, de personnes qui n’avaient retenu que l’aspect extérieur et en étaient malheureusement restées à la surface. Vous trouverez, notamment sur pinterest, de bonnes idées à copier et, sur youtube, une série de tutoriels que des personnes expérimentées sur le plan technique ont voulu partager : en les écoutant et en suivant leurs indications, vous ne manquerez pas de vous divertir, de vous détendre tout en réalisant de jolis dessins mais vous passerez à côté de l’essentiel, de ce qui sous-tend cette démarche qui, comme je l’ai exprimé précédemment, est efficace pour surmonter des blocages mentaux, pour clarifier notre pensée et pour aiguiser notre discernement.

La neurographie laisse peu de place à la réflexion, au raisonnement, au contrôle du cogito : il faut accepter de lâcher prise, de se laisser guider par ses intuitions, en toute spontanéité. Ce n’est qu’une fois la tâche accomplie, une fois le dessin terminé, que l’on peut en tirer des conclusions satisfaisantes pour la raison. Et, en ce qui me concerne, ces conclusions m’ont conduit à changer certains comportements, à entreprendre des actions auxquelles je n’avais pas pensé auparavant, à progresser considérablement, parce que j’étais soudain plus éveillé sur le plan de la conscience que je ne l’avais été jusque là. Une séance de neurographie réussie constitue donc une forme expérimentale d’expansion du champ de conscience.

Quelques exemples de dessins neurographiques

Pour les découvrir, Cliquez sur les icônes ci-dessous

  •  Dessin neurographique
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10 PRINCIPES DE LA NEUROGRAPHIE

Pour vous aider à entrer dans cette démarche, vous trouverez, ci-dessous, les 10 principes de la neurographie tels qu’ils ont été édictés par le Professeur Piskarev.

1. Les formes font le lien entre tout ce qui est signifié

Un dessin neurographique comporte généralement un enchevêtrement de lignes où viennent s’insérer des formes géométriques basiques (cercle, carré, triangle). Ce sont ces formes géométriques qui servent à exprimer le fond de ma pensée. Mais d’autres formes apparaissent entre ces formes géométriques : il ne faut pas les regarder comme des espaces vides, inutiles et sans importance : au contraire, ce sont là autant de ponts qui viennent relier entre elles toutes les zones géométriques qui ont été chargées de signification.

Il s'agit là d'une loi de perception importante qu’il faut toujours garder à l’esprit pour permettre à cette méthode de produire de bons résultats.

2. Par le dessin, je m’ouvre à de nouvelles significations

Toutes mes expériences passées, toutes les émotions que j’ai emmagasinées dans ma mémoire, ont une influence considérable sur ma situation actuelle. Toutes ces choses que je véhicule engendrent des réflexes, des automatismes qui peuvent me pourrir l’existence dès lors que je n’arrive pas à m’en affranchir.

Il en va de même de mes préjugés, c’est-à-dire du degré d’importance que j’accorde à un événement sur la base de mon expérience personnelle, subjective, ou à cause d’idées reçues par mon éducation, mon environnement, mon milieu socioculturel, etcétéra. Ces préjugés peuvent véritablement m’aveugler. A l'aide de la neurographie, je travaille précisément à surmonter cette cécité.

Pour sortir d’une impasse ou pour m’ouvrir à de nouvelles perspectives, j’essaie généralement d’aborder la situation à laquelle je suis confronté en formulant des phrases. Mais la signification parfois ambivalente et ambigüe des mots et la complexité des phrases rendent la tâche quelquefois très ardue.

Par le dessin neurographique, à l'aide du crayon et du papier, je vais à la rencontre de ce que je ressens réellement au plus profond de mon être, de manière plus intuitive. Dans le même temps, comme c’est moi qui, par ma main, dirige le crayon sur la feuille, je détermine moi-même la forme que je veux donner à ce ressenti, et je lui donne une nouvelle signification, ce qui m’amène, par voie de conséquence, à changer d’attitude face aux événements qui me paraissaient inextricables.

3. Dessiner pour donner un sens pertinent.

Comme l'a si bien dit Albert Einstein, On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème. Or c’est justement mon esprit qui, conditionné de différentes manières, pose problème face à la situation à laquelle je suis confronté. Il est donc utile d’envisager une autre voie que celle de la pensée organisée sur le plan rationnel pour sortir de l’impasse.

En dessinant, je sors des circuits d’autoroute de la pensée auxquels je suis habitué et je brise tous ces schémas qui peuvent m’empêcher de voir la solution. Par la plume du crayon, je crée de nouvelles formes autour d’un sujet (voir principe 1), ce qui me permet de découvrir de nouvelles significations (voir principe 2) et, par conséquent, d’envisager une issue favorable à mon problème.

4. Toutes les solutions se trouvent dans la nature

Dans la nature, les choses se règlent d'elles-mêmes, des solutions apparaissent toutes seules. Cette observation est essentielle pour la démarche neurographique: tout ce qui va se calquer sur la nature ne pourra que conduire à des solutions.

Il est donc primordial de veiller à ce que les formes de mon dessin soient bioniques : le dessin doit venir naturellement et générer des lignes qui n’ont rien de contraint ni de forcé. Les lignes, les formes, les figures doivent s’inspirer de ce que j’ai pu observer dans le monde naturel. Il est utile de noter que cela inclut également les figures géométriques de base qui se retrouvent dans de nombreuses structures naturelles (bien avant que celles-ci n’aient été intégrées dans la culture).

Une autre loi de perception en est la parente : je perçois inconsciemment tout ce qui est naturel comme étant authentique et beau. Et tout ce que je ressens comme beau réveille en moi un sentiment de détente et de sécurité. C’est lorsque je me sens en sécurité et que je suis détendu que de nouvelles options peuvent s’offrir à moi.

5. L'harmonie conduit à la satisfaction

L’un des besoins fondamentaux de l'être humain est de vivre en harmonie avec lui-même et avec son environnement. Je me sens bien à chaque fois que j’ai réussi quelque chose. Plus que pour tout autre besoin, la neurographie permet de trouver des solutions à un niveau existentiel.

Parfois, ma vie semble être tout sauf harmonieuse, surtout lorsque je suis confronté, de manière récurrente, à des situations et à des événements de la vie quotidienne qui occasionnent du stress, m’éloignent de ce que j’aime réellement faire et engendrent un sentiment de frustration grandissant. Il est alors d'autant plus important de disposer d’un outil avec lequel je peux recréer assez rapidement et facilement l'état d'harmonie en moi.

L’objectif visé par la méthode neurographique est donc de me laisser conduire vers cet état de satisfaction, dans l’harmonie.

6. Faire surgir l’univers sous la mine de mon crayon

L’univers créé est un système complexe à l’infini. Surtout quand on pense en termes de microcosme et de macrocosme. Pour arriver à retrouver mon chemin dans toute cette complexité, je simplifie énormément les choses, en les combinant pour former des unités plus grandes que je vais décomposer par la suite. Par exemple, comment vais-je envisager le projet complexe que constitue la construction d’une nouvelle maison ? Je ne vais pas partir pas du design des poignées de porte ni du modèle de vanne des radiateurs pour construire tout l’édifice à partir de là. Pour commencer, je vais faire dessiner un avant-projet par un architecte et c’est à partir de son esquisse que je vais imaginer les détails qui feront partie intégrante de l’ensemble.

C’est la même chose en neurographie, à la différence que le sujet de mon dessin ne sera pas un objet, comme une maison à bâtir, mais ma propre vie. Je projette tout ce qui existe au-dedans et autour de mon cadre de vie sur le papier, dans toute sa complexité. C'est ainsi que je parviens à faire surgir tout un univers sous la mine d'un crayon. Ce faisant, j’arrive à comprendre, par moi-même, toutes les connexions qui se créent sous mes yeux et j’apprends à envisager quels chemins viables s’ouvrent devant moi.

7. Dessiner, c'est comprendre

Que se passe-t-il exactement lorsque plusieurs personnes discutent d’un sujet en particulier? L'un exprime une pensée, le suivant y répond, un troisième y fait intervenir un autre aspect et un quatrième prétend que rien de tout cela n'est aussi pertinent que celui qu’il se met à exposer. C’est un processus consécutif de pensées, d’idées et d’arguments qui s’échelonnent sur une ligne du temps. Le problème de ce mode de fonctionnement (qui, soi dit au passage, est également valable pour la pensée introspective de chaque individu), est qu’au terme du quinzième argument et de la douzième émotion bouillonnante, on en a déjà oublié les premières idées.

Il n’en va pas de même avec le dessin neurographique. Bien entendu, chaque image est également créée de manière séquentielle, c'est-à-dire étape par étape. Mais en retour, je peux considérer tout ce que j’ai déjà déposé sur la feuille de papier à tout instant : tous les éléments sont disponibles simultanément et sont aussitôt mis en réseau les uns avec les autres. En dessinant des sujets complexes, je permets à ma conscience de les considérer plus aisément tout à la fois dans leur ensemble et dans le détail. Cela me permet donc d’avoir en même temps une vue macroscopique et microscopique et donc, de mieux comprendre les tenants et les aboutissants du problème et, par conséquent, de le résoudre.

8. Je dessine sans poser de limites

En général, tout, dans la vie, comporte ses limites. J’ai une durée de vie limitée, ma journée ne dépasse pas les 24 heures, mon logement s’arrête là où se trouve la porte d’entrée, je ne suis autorisé à traverser certaines frontières nationales avec mon passeport que si j'ai le bon visa, et ainsi de suite. Je pense donc à l’intérieur des limites et ne cesse de faire la distinction entre ce qui est possible ou impossible, disponible ou non, concevable ou impensable.

Ces bornes ne sont pas une mauvaise chose en soi et il est souvent utile de les connaître et de les respecter. Mais elles ne sont pas applicables dans tous les domaines de l’existence, loin s’en faut. Or, il arrive que je m’impose quelquefois des limites à moi-même, en croyant dur comme fer que les franchir est de l’ordre de l’impossible tandis que, dans la réalité objective, ce n’est pas forcément le cas. C'est ce que le jargon des psychologues désigne par « croyances ». Or ces dernières peuvent être de véritables prisons aliénantes.

Créée précisément pour dissoudre ces croyances, la neurographie est, pour ainsi dire, un ennemi naturel de celles-ci. Mais cette opération d’abattages des barrières à l’intérieur desquelles je me suis enfermé s’accompagne d’une ouverture vers l’extérieur, parce qu’il faut supposer, au préalable, que chaque dessin n’est jamais qu’une section d’une réalité plus vaste qui peut être étendue à l’infini.

Cette absence de limites est, à la fois, spatiale, puisque je peux coller toujours plus de feuilles de papier les unes aux autres, et temporelle, puisque je peux aborder une même thématique dans tous les dessins que je ferai plus tard. Vu sous cet angle, en apprenant à repousser sans cesse mes propres limites par le dessin, je crée des mécanismes qui vont m’aider à repousser sans cesse mes propres limites dans la réalité et à dissoudre ces croyances qui m’empêchent d’avancer.

9. Rattacher les différents composants de l’univers à l’aide de lignes

Dans le hall d'entrée d’une maison d'édition de Moscou a été suspendu le portrait de son directeur. Clairement reconnaissable à une certaine distance, cette image tellement nette qu’on la croirait taillée au fil du rasoir ressemble à une photographie. Mais si l’on s’en approche, il est possible de s’apercevoir que cette image est composée de milliers de petites images où figurent des scènes de la vie publique de cet homme, des portraits d’employés de sa firme, de partenaires et d’amis. Une bonne idée. Et, dans le même temps, rien de nouveau sous le soleil, puisque notre univers est fondé sur un principe identique : les unités plus grandes peuvent toujours y être décomposées en composants.

Pourquoi ne pas utiliser ce principe lorsque vous abordez des aspects de la vie qui vous apparaissent comme particulièrement complexes ? Le sixième principe, vous vous en rappelez, souligne la nécessité de simplifier la complexité pour aller droit à l'essentiel. En décomposant l’univers en figures géométriques archétypales, je me permets d’en pénétrer plus facilement toute la complexité. Et grâce à la ligne que je trace sur le papier, je parviens à «connecter l’inattendu», c’est-à-dire à créer un réseau qui rassemble des éléments disparates qui, jusque là, se trouvaient être à des kilomètres les uns des autres dans ma conscience.

10. Le dessin, c’est facile !

99% des gens sont convaincus qu'ils ne sont pas doués pour le dessin et se comportent comme s’ils étaient des personnes handicapées sur le plan artistique. Pourtant, très rares sont les enfants qui éprouvent de la difficulté à prendre une feuille de papier et un crayon pour y faire un dessin. Avant de savoir lire et écrire, c’est le langage qu’ils utilisent pour communiquer ce qu’ils aiment, ce qui les effraie, ce dont ils rêvent, les bons souvenirs qu’ils souhaitent célébrer, etcétéra. Les images qu’ils produisent ont la faculté de parler instantanément à quiconque prend la peine de les regarder et le message qu’ils véhiculent vous pénètre plus rapidement que n'importe quel texte de livres saints prêché cent fois.

Le dessin neurographique est entièrement libre : il n’a aucune exigence technique, et ne demande aucun matériel onéreux qu’il faudrait apprendre à utiliser dans une académie d’arts plastiques. Il n’y a pas de règles de perspective à respecter, pas de loi des couleurs dont il faille tenir compte, pas d'étude des jeux d'ombre et de la lumière. Seulement quelques principes de base à respecter et le plaisir comme ligne de conduite. A vos crayons!

Tutoriels

Rien de tel, pour vérifier la pertinence d’une proposition que de la mettre en pratique. Il existe plusieurs sites web qui proposent des formations payantes en ligne, pour la plupart en russe, en allemand ou en anglais.
Un certain Jörg Lehmann dispense gracieusement des informations sur sa chaîne Youtube, et j’ai pu en tirer parti. Tout est exprimé en allemand mais il y a moyen d’activer les sous-titres en bas de l’écran, ainsi que leur traduction automatique en français. Vous trouverez, ci-dessous, l’accès à deux de ses webinaires ; ceux-ci m’ont apporté un éclairage très utile sur la manière de procéder.

Trouver une solution à un problème

Dans ce clip vidéo, il est dit de partir de la question qui se pose à moi, de la formuler en un mot, de l’écrire en lettres majuscules sur le papier, de lui adjoindre éventuellement un qualificatif, de regarder attentivement chacune des lettres de ce mot (ou de ces mots) et de laisser surgir spontanément de mon esprit tous les mots qui commencent par chaque lettre majuscule, de les retranscrire sur la feuille de papier en lettres minuscules en les intégrant dans des bulles, de créer des liens entre ces bulles et le mot de la question, de créer éventuellement de nouvelles connexions entre les mots, d’arrondir tous les angles visibles sur la feuille de papier pour que l’aspect général du dessin soit harmonieux et rappelle les formes organiques que l’on trouve dans la nature, de colorier librement le dessin en suivant mon intuition.

Trouver ma place dans mon cadre de vie

Ici, il faut partir des formes et non plus des mots : un carré pour représenter mon environnement ou le monde dans lequel je vis et ses limites, un cercle pour me représenter moi au centre de ce carré, et d’autres cercles pour représenter toutes les personnes qui m’entourent, que je côtoie, que je rencontre et qui, toutes, ont une influence sur la manière avec laquelle je me positionne dans ce cadre de vie. Comme pour le dessin précédent, il faut créer des connexions entre tous les éléments du dessin, et arrondir les angles, pour donner à l’ensemble un aspect harmonieux qui s’inspire des formes organiques de la nature. Puis je colorie le dessin par zones de couleur en fonction de mon ressenti personnel.

Il est important de respecter rigoureusement le protocole pour que cela soit réellement profitable. Créer des connexions par des traits arrondis et harmonieux, en laissant le crayon parcourir le papier comme le ferait une plante grimpante, est une étape importante du processus. La phase dans laquelle j’arrondis les angles est également importante, car elle conduit à un état proche de l’hypnose qui contribue à nous libérer de notre cécité: des idées nouvelles peuvent alors voir le jour.


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