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Sors de ce puits !

par Phil Edengarden, à partir d'une conférence de BETH MOORE

A vous qui marchez à la suite de Jésus, ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver enfermés tout au fond d’un puits ?

Une façon de discerner si, oui ou non, vous êtes au fond d’un puits est de vous poser la question suivante : Suis-je vraiment à la bonne place?

Si ce n’est pas le cas, comment se fait-il que vous vous trouviez ailleurs ? Et si, conscients de ne pas être là où vous le devriez, vous n’arrivez pas à reprendre votre place, pouvez-vous l’expliquer ?

En réalité, le fait de ne pas pouvoir répondre par l’affirmative à ces questions est un indicateur par lequel vous pouvez vous rendre compte que vous êtes bel et bien dans un puits.

Mais qu’est-ce qu’un puits? Comment fait-on pour se retrouver tout au fond d’un puits? Et quand on s’y trouve enfermé, comment fait-on pour en sortir?

Psaume 40

Nous lisons, dans le Psaume 40:
J’avais mis tout mon espoir dans le Seigneur, et il s’est incliné vers moi et il a écouté mes cris. Il m’a extrait d’une fosse mortelle, de la fange du bourbier ; il a posé mes pieds sur le roc, il a raffermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une hymne à la gloire de note Dieu.


Louange

Ce psaume est cité dans le Nouveau Testament en lien avec la personne de Jésus christ. Cependant, il s’applique également à vous, qui êtes ses disciples. Le troisième verset de ce psaume fait mention d’un puits dont le serviteur de Dieu aurait été extrait.
Il m’a extrait d’une fosse mortelle, de la fange du bourbier.

La bible offre plusieurs récits où il est question d’un puits dans lequel on aurait enfermé une personne: il y a l’histoire de Joseph, fils du patriarche Jacob, et celle du prophète Jérémie. On va y revenir un peu plus loin.

Sans doute allez-vous penser que l’image du puits se rapporte au péché. D’ailleurs, l’Ecriture présentera souvent l’image du puits en rapport avec un péché dans lequel on s’est enlisé. Mais vous pouvez élargir votre réflexion et considérer l’image du puits en rapport avec toute situation embarrassante de la vie courante dans laquelle vous êtes engagés et dont vous ne parvenez pas à vous libérer. Il s’agit de chacun de ces endroits où vous ne voulez pas être et où il n’est pas utile que vous restiez. En fait, toute situation dont on ne peut pas se dépêtrer constitue un puits. Ce type de circonstances peut être décrit à l’aide des adjectifs qualificatifs suivants : fangeux, boueux et glissant.


Trois façons de tomber dans un puits

1. On vous a jeté dans un puits.

Dans la bible, l’histoire de Joseph décrit ce type de situation. Au chapitre 37 de Genèse, les frères de Joseph sont enlisés dans le puits de la jalousie, dans lequel leur père les a fait tomber en favorisant leur jeune frère. Ils profitent d’une occasion favorable pour se venger de l’injustice qui leur a été infligée en jetant Joseph dans un puits et en annonçant à leur père qu’il a été tué. Est-il possible d’occasionner un traumatisme plus sérieux à un père de famille? Voilà donc notre arroseur arrosé : Jacob favorise un de ses fils, ce qui pousse ses autres fils à tomber dans le puits de la jalousie. Ces derniers jettent Joseph dans un puits et s’en vont annoncer sa mort à leur père. Et, à son tour, Jacob tombe dans un puits de douleur dont il n’est pas possible de le consoler.

Pour Joseph comme pour ceux d’entre vous qui en font l’expérience, ce type de situation est d’autant plus difficile à vivre et à surmonter qu’il ne s’agit pas de la conséquence d’un péché personnel : vous êtes les victimes innocentes de la malveillance d’autrui. Cela arrive, par exemple, quand un mari annonce tout à trac à son épouse qu’il entretient une liaison extraconjugale et qu’il va la quitter pour une autre personne. Du jour au lendemain, c’est toute la famille qui se retrouve plongée au fond d’un puits. Cela peut aussi arriver lors de restructurations soudaines au sein d’une entreprise et d’un licenciement imprévisible. C’est également le cas lorsqu’une jeune femme est victime d’un viol.

Si une situation de ce type vous arrive lorsque vous êtes enfants et que celle-ci vient à se répéter ou s’inscrire dans la durée, comme dans un cas de pédophilie, de violences domestiques ou de divorce, il se peut que vous finissiez par vous sentir chez vous au fond de ce puits dans lequel vous avez été poussés. Vous n’avez rien connu d’autre que cela et cela a fini par devenir une zone de confort. Et si vous n’êtes pas attentifs, voilà ce que vous allez faire : vous allez vous y installer et accrocher des images décoratives aux murs de ce puits. Vous allez vous en accommoder et tout faire à partir de ce qui vous semble être un prolongement de vous-mêmes. Vous ne serez probablement même pas conscients que vous vivez au fond d’un puits.

Pour vous en rendre compte, il suffit de vous poser la question suivante : ma vie est-elle «victorieuse»? Ma vie pourrait-elle être décrite par le terme «abondance»? Non pas une abondance de choses matérielles, mais une abondance de vie, une plénitude de vie. La question n’est pas de savoir si votre situation est aisée mais si vous faites de votre existence quelque chose d’enrichissant: Dieu est-il abondamment présent dans votre vie? Fonctionnez-vous à plein rendement au sein du corps du Christ? Avez-vous le moindre impact dans votre sphère d’influence immédiate? Car c’est rendre gloire à Dieu que de porter du fruit en abondance. Car c’est rendre gloire à Dieu que de réaliser tout ce qu’il a prévu pour vous dès avant la création du monde.

Si vous vivez en-dessous de ce seuil de réalisation en Dieu, vous pouvez sérieusement vous demander si vous n’êtes pas au fond d’un puits dont vous ne parvenez pas à sortir. A ce stade, vous avez diminué vos attentes à un niveau tellement bas que la plénitude de vie que le Christ est venu vous offrir vous apparaît comme impossible à atteindre et que l’abondance de fruits que vous pourriez porter en Dieu représente un pari impossible à gagner.

Certains se trouvent dans un puits de ce type mais ne trouvent personne à blâmer pour cette situation. Ils peuvent même en venir à imaginer que c’est Dieu lui-même qui les y a plongés. Dans le livre de Jérémie, au chapitre 38, on apprend que le prophète Jérémie a été jeté dans un puits au fond duquel se trouvait de la boue. Et comment s’est-il trouvé dans cette situation ? Ni plus, ni moins, pour avoir obéi à Dieu ! Il a agi en parfaite conformité avec ce qui lui a été prescrit. Cela doit réveiller pas mal de confusion, lorsque la conséquence de l’obéissance à la volonté de Dieu est d’être immergé, tout à coup, dans ce cadre particulier, non ?

A la fin de la première partie de ce psaume 40 évoqué au commencement, ce ne sont que louanges à Dieu dans l’adversité. Contrairement au psalmiste, dont le cœur continue de chanter les miséricordes du Seigneur en dépit des circonstances désastreuses, il se peut que vous ayez nourri de l’amertume en votre esprit ou que vous ayez trouvé une excuse dans cette situation pour justifier les mauvais choix que vous faites. Certes, il se peut que vous ne soyez pas plongés au fond d’un puits des suites de votre propre péché, que vous y ayez été séquestrés alors que vous étiez innocents, mais votre attitude face aux circonstances adverses est tellement négative que cette innocence du départ n’est plus qu’un lointain souvenir. Vous êtes alors les prisonniers de vos propres réactions en chaîne, lesquelles sont passées à côté de la cible.

Lorsque vous avez été jetés au fond d’un puits par une personne que vous pouvez identifier, le premier échelon à gravir pour en sortir est d’arriver à pardonner à cette personne. Il se peut que cette personne ne vienne pas vous exprimer de regret pour ce qu’elle a fait, mais vous devez vous rendre disponibles pour cette personne et vous savoir réellement capables de répondre par «oui» si elle venait vous demander de lui pardonner. Il est d’ailleurs plus que probable que vous ne pourrez pas sortir de ce puits tant que votre cœur ne sera pas en paix vis-à-vis de cette personne. La rancœur est une vraie prison.

Par ailleurs, quand, convaincus de votre innocence, vous êtes au fond d’un puits sans que vous ne trouviez personne à qui imputer la faute, la fin de la victimisation constitue la première étape à franchir en vue de la résolution du problème : vous pouvez alors lever les yeux vers le ciel et louer Dieu, en qui vous placez notre espérance.

2. Vous avez glissé dans un puits.

Il arrive qu’une addiction dans laquelle on s’enlise par accident constitue une façon de glisser dans un puits. Il s’agit d’une habitude que vous n’aviez pas programmée. Prenons un exemple: un beau jour, au détour de circonstances adverses, quelqu’un vous a tendu un verre et les effets de l’alcool vous ont soulagés de la douleur émotionnelle qui vous accablait. Par la suite, vous avez été tentés de reprendre un verre à chaque fois que la peine se manifestait et, au bout d’un certain temps, vous vous êtes rendu compte que vous ne pouviez plus vous passer de l’alcool ; en fait, vous en consommiez même quand il n’y avait plus aucun cri de douleur particulière à étouffer en vous...

La société de consommation actuelle constitue un tremplin parfait vers toutes sortes de dépendances compulsives. Elle est comme un distributeur automatique de peaux de bananes que l’ennemi installe sur votre route de tous les jours et vous devez faire preuve de beaucoup de vigilance pour ne pas glisser dessus. La culture contemporaine vous invite à ne pas vous satisfaire de ce que vous avez. Au contraire, on vous propose toujours plus de tous ces produits de consommation, souvent vides d’utilité, que des entreprises commerciales animées par le goût du lucre mettent à votre disposition sur le marché.

Cependant, dans le cas de ces glissades inattendues, il faut se souvenir que votre route comporte des panneaux d’avertissement. Voilà pourquoi vous devez veiller à faire ce que Dieu vous recommande. Vous disposez de plusieurs indicateurs pour vous orienter : une bonne connaissance de la Parole de Dieu constitue la meilleure des protections. Un pasteur attentif ou les frères et sœurs de votre assemblée sont également habilités à vous reprendre dans la douceur quand ils s’aperçoivent que vous vous engagez sur une pente glissante. Et puis, dès lors que vous êtes habités du Saint-Esprit, vous bénéficiez de motions claires au moyen desquelles Dieu vous met en garde du danger.

Quand, par exemple, vous qui êtes mariés, commencez à construire une relation avec un collègue du sexe opposé et que l’Esprit Saint vous avertit d’un danger potentiel, ne cherchez pas de bonnes raisons pour vous convaincre du contraire. Soyez certains qu’il vaut mieux en rester là dès que vous recevez un avertissement de ce genre de la part de l’Esprit du Tout-Puissant, même si vous ne comprenez pas pourquoi et que vous n’avez pas d’explications rationnelles à fournir pour justifier une certaine prise de recul.

Une amie portait un pacemaker depuis plusieurs années. Un beau jour, elle s’est mise à entendre un « bip » dont elle n’arrivait pas à définir la provenance. Elle a retiré la prise de courant et extrait la batterie de tous les appareils ménagers qui se trouvaient dans sa maison sans jamais pouvoir mettre la main sur la source de cette sonnerie. Elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi l’intensité de la sonnerie était la même dans toutes les pièces de la maison, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’il s’agissait de son pacemaker… Pour la plupart d’entre nous, nous cherchons l’origine du problème en dehors de nous-mêmes : pour l’une, c’est son mari, pour l’autre, c’est l’administration, etcétéra. Alors que le véritable problème est souvent au-dedans de nous, mais nous omettons de l’envisager. Nous entendons le signal émis par le Saint-Esprit qui nous avertit du danger mais nous refusons d’en tenir compte.

Il arrive aussi que vous soyez confrontés à une demande d’aide de la part d’une personne. Il se peut que, spontanément, votre tendance soit de répondre positivement à ce type de requête. Mais si l’Esprit-Saint vous avertit de ne pas agir, c’est que vous n’êtes tout simplement pas la personne qui va pouvoir le faire. Dieu a des plans de bonheur mais, attention, l’ennemi se tient à l’affût pour détourner vos meilleures intentions et les utiliser pour qu’elles contribuent à votre chute et à votre emprisonnement au fond d’un puits!

Evidemment, il ne faut pas, pour autant, commencer à marcher dans la crainte de voir tous les aspects de votre existence se transformer en dépendance. Dans ce cas, la peur serait, à elle seule, une dépendance, un enfermement, un puits. Mais il faut vous mettre à l’écoute de ces motions de l’Esprit-Saint, par qui vous êtes avertis à chaque fois que vous êtes sur le point de dépasser la limite à ne pas franchir.

Un puits est comme une tombe que l’ennemi a creusée pour vous afin de vous y enterrer vivants. Il faut absolument éviter d’y glisser et de vous y laisser enfermer. En ce qui concerne ce deuxième cas de figure (ce puits dans lequel vous glissez sans l’avoir planifié d’avance) le moyen d’en sortir est de se repentir le plus vite possible et, si nécessaire, d’avoir recours à une prière de délivrance.

3. Vous avez sauté dans un puits.

Bon nombre de croyants abusent de la grâce dont ils sont les bénéficiaires. Ils oublient que la vie demeure un combat contre la chair jusqu’à la fin et qu’il est nécessaire de remporter la victoire contre toutes les forces obscures qui dominent sur eux. Ils s’excusent de leur médiocrité en affirmant que la faiblesse, c’est l’état d’âme naturel de l’être humain et qu’il faut s’en accommoder. Or cela va à l’encontre du message de l’Evangile, qui nous invite à apporter au monde le témoignage de la victoire à l’encontre du péché, remportée par le Sauveur, à la croix. Certes, personne ne peut prétendre être en règle à 100%, personne ne peut vous abuser en affirmant être parfait ou «y être arrivé», cela n’existe pas ! La perfection n’est pas à notre portée en ce monde. Mais cela vous excuse-t-il de ne pas y tendre ?

Or une chose est de tomber dans un péché par accident ou par inadvertance, autre chose est de planifier un crime avec préméditation. Par exemple, il peut arriver que vous vous énerviez brusquement devant un collègue de travail dont l’attitude vous a exaspérés. Ce type de réaction spontanée est, le plus souvent, excusable par la plupart des personnes raisonnables. Par contre, vous dire, en vous levant le matin, que vous allez régler vos comptes avec ce même collègue qui vous a énervé la veille et que la journée ne sera pas terminée avant que sa vie au bureau n’ait été rendue impossible à supporter, c’est un péché que vous commettriez en pleine conscience, en le planifiant. Et les réactions en chaîne et les conséquences négatives engendrées par ce type d’actions sont généralement suffisamment désastreuses que pour constituer un puits dont il sera difficile de sortir.

La sortie de ce type de puits exige notamment une repentance sincère, un acte de contrition vis-à-vis de toutes les personnes concernées et, si possible, la réparation des dégâts qui ont pu être causés.


La meilleure manière de sortir d’un puits

Notez que ces trois cas de figure (être jeté dans un puits, glisser dans un puits, ou sauter dans un puits) ont ceci en commun : il est toujours possible d’en sortir ! Il n’existe pas de puits assez profond que pour ne plus avoir la possibilité d’en sortir. Cependant, vous ne pouvez que rarement en sortir tout seul, vous ne pouvez pas en être extraits par vos propres moyens ! Vous avez besoin d’être aidés par quelqu’un qui se trouve en hauteur. Il est donc indispensable d’appeler au secours ! Il vous faut appeler le Sauveur à l’aide. Il arrive que Dieu vous envoie d’autres personnes pour vous tirer d’affaire, mais attention, ne confondez pas l’aide de Dieu avec celle de personnes que la position de sauveteur pourrait placer en position d’autorité sur votre vie !

Si vous êtes pris par l’impatience ou si vous êtes à court d’espérance, il se peut que vous preniez l’initiative de demander à d’autres personnes de vous tirer du puits dans lequel vous vous trouvez. Dans ce cas, vous risquez de vous retrouver en esclavage ; vous instituez comme sauveur un être humain qui, par nature, est limité comme vous et vous vous mettez inéluctablement dans une situation de dépendance vis-à-vis de cette autre personne. Cela ne signifie pas qu’il vous faille rejeter toute forme d’aide de la part de frères et sœurs dans le Seigneur, mais si ces frères et sœurs sont authentiques, ils feront en sorte de vous rappeler qui est votre véritable Sauveur, à savoir Jésus, le Christ.

Faire de Jésus votre seul Sauveur exige que vous lui fassiez pleinement confiance. Allez-vous prendre la peine de l’appeler au secours ? Allez-vous Le laisser faire comme il l’entend ? Allez-vous Lui faire pleinement confiance? Allez-vous l’écouter lorsqu’il vous dicte la marche à suivre pour sortir de ce puits?

A vous de voir.


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