CHRETIENS, OBSERVEZ LE CHABBAT’ !
"Commémore le jour du chabbat’, sanctifie-le. Tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires six jours durant mais le septième jour est le chabbat’ de YHWH ton d.ieu : tu n’y feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. Car en six jours YHWH a fait les cieux, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, mais il s’est reposé le septième jour. Voilà pourquoi YHWH a béni le jour du chabbat’ et il l’a sanctifié."(Exode 20,8-11)
Le chabbat’ figure au nombre des dix commandements donnés par YHWH à son peuple, au même titre que l’ordonnance de ne pas commettre de meurtre ou d’adultère. Sa pratique consiste essentiellement à ne pas travailler le septième jour de la semaine. Durant les heures qui vont du sixième jour de la semaine, au coucher de soleil, jusqu’à l’apparition des premières étoiles le soir suivant, il ne faut rien produire et ne porter aucune charge. Ce commandement est applicable à tous les membres de la famille et à tous ceux qui vivent sous votre toit, y compris les domestiques, les étrangers de passage, et même les animaux. C’est une trêve générale qui met YHWH, l’auteur de la vie, au centre de l’attention, puisque l’on commémore ainsi le repos du créateur qui, après avoir tout organisé dans l’univers visible, s’est arrêté un jour pour contempler le résultat de son travail et en éprouver une immense satisfaction. En somme, c’est un commandement vraiment cool qui, dans un climat de détente et de joie, doit nous permettre de renforcer notre communion avec notre père des cieux!
Rappelez-vous que Yéchoua n'a jamais dit que la loi devait être abolie, ni en tout, ni en partie. Le chabbat’ figure au nombre des dix commandements les plus fondamentaux et aucun des apôtres, aucun des auteurs du nouveau testament n’a laissé entendre que Yéchoua avait abrogé ce commandement. Pourtant, à cause de ce que le pasteur de votre assemblée ou les frères de votre entourage vous ont dit et répété, vous pensez peut-être que c’est le cas. Mais avez-vous seulement pris la peine de vérifier par vous-mêmes ce qu’en disent les écritures ?
La plupart des chrétiens qui ne remettent pas en question la nécessité de pratiquer les dix commandements sont convaincus de respecter cette ordonnance du chabbat’ en ne travaillant pas le dimanche, jour où ils participent généralement au culte au sein de leur assemblée. Mais sont-ils conscients que ce jour qu’ils appellent «dimanche» (littéralement: jour du maître de maison) n’est pas le septième jour de la semaine biblique? Et, s’ils en sont conscients, pourquoi persistent-ils à placer LEUR cessation d’activité le premier jour de la semaine biblique alors que la trêve DU CREATEUR dont il est question dans les écritures doit être commémorée le septième jour? Est-ce pour se démarquer des Juifs et des pratiques religieuses de ce qu’ils appellent désormais «ancien» testament? Or où est-il écrit, dans le nouveau testament, qu’il ne faut plus observer le chabbat’ «juif»? Ce sujet est polémique parmi les chrétiens alors que la réponse à cette question épineuse se trouve bel et bien dans la bible!
Nous allons donc examiner ensemble quelques versets susceptibles de nous aider dans la compréhension de cette pratique du quatrième commandement.
Attention: le chabbat' n'est pas juste un jour de repos !
Mais avant tout, permettez-moi de débusquer une grave erreur de traduction commise par monsieur Louis Segond dont la version de la bible est si souvent mentionnée par les chrétiens réformés. Ce dernier traduit le terme hébreu שַׁבָּ֖֣ת (chabbat’) qui se trouve dans la vraie bible (en hébreu) par l’expression «jour de repos», ce qui constitue une interprétation subjective du texte original. Cette torsion est d’autant moins anodine que le terme chabbat’ fait écho au mot הַשְּׁבִיעִ֔֜י (ha’chebii) qui le précède dans la phrase, et qui veut dire «le septième». Ces deux mots sont aussi proches l’un de l’autre que les mots belle et beauté en français: ce sont presque des homonymes. Quand le texte dit:le septième jour est le chabbat’ de YHWH ton d.ieu
, vous ne pouvez pas remettre en question le fait que le chabbat’ soit le septième jour de la semaine et que le septième jour de la semaine soit le chabbat’. De surcroît, le terme שַׁבָּ֖֣ת (chabbat’) veut dire «cessation»; c’est la véritable signification de ce mot hébreu. Traduire שַׁבָּ֖֣ת (chabbat’) par «jour de repos» est donc une extrapolation. Par conséquent, exit monsieur Louis Segond car sa traduction n’est pas impartiale.
Le conseil de Jérusalem
Le verset le plus couramment invoqué pour justifier l’abandon de la pratique du chabbat’ par les chrétiens se trouve dans le livre des actes, dans ce passage qui rapporte la conclusion des apôtres qui s’étaient réunis en conseil à Jérusalem pour trancher sur la question des gentils qui sont entrés, eux aussi, dans l’alliance par Yéchoua:
Les apôtres et les anciens, frères de ceux qui sont à Antioche, en Syrie et en Kilikia, aux frères qui sont issus des gentils : Chalom ! Ayant appris que certains d’entre nous sont partis, sans aucune instruction de notre part, semer la confusion chez vous par leurs déclarations perturbantes pour vos âmes, en affirmant qu’il vous fallait être circoncis et garder la tora, il nous a paru utile de vous envoyer, avec nos bien-aimés Barnabi et Paul, des hommes dont la vie est consacrée au nom de notre maître à tous, Yéchoua ha’machia’h, et que nous avons élus à l’unanimité. Nous vous avons donc envoyé Yéhouda et Silas, pour vous rapporter tout ceci de vive voix. Car il nous a paru bon, au souffle saint et à nous-mêmes, de ne vous imposer aucune autre charge que le strict nécessaire, à savoir: vous abstenir d’ingérer ce qui est sacrifié aux idoles, la chair d’animaux étranglés et le sang, et vous garder de la fornication. Vous feriez bien de vous prémunir de tout cela.Adieu
(Actes 15,23-29).
Le fait que les apôtres n’aient pas mentionné la pratique du chabbat’ dans cette liste a conduit certains à penser que les chrétiens issus des gentils n’étaient pas tenus d’observer le chabbat’. Mais cette déduction est réductrice et pose un gros problème: si les chrétiens issus des gentils doivent s’abstenir de manger ce qui est sacrifié aux idoles, de manger la chair des animaux étranglés, de boire du sang et se garder de la fornication à tout-va, sont-ils, pour autant, dispensés de pratiquer, par exemple, le septième commandement, qui demande de ne pas commettre d’adultère, ou le huitième, qui dit de ne pas voler autrui? Autrement dit, le fait de ne pas mentionner le chabbat’ dans cette liste signifie-t-il que ce commandement qui figure dans le décalogue soit abrogé pour les non-Juifs qui sont entrés dans l’alliance par Yéchoua?
Permettez-moi de vous poser la question différemment: le chabbat’ est-il une pratique exclusivement «juive», destinée aux seuls circoncis, à ceux-là seuls dont la vie est réglementée par la loi de Mochè? Le chabbat’ est-il toujours d’actualité dans la nouvelle alliance ou est-ce à reléguer aux oubliettes, au même titre que bon nombre de règles de pureté rituelle dont regorge la loi mosaïque? De fait, au tout début de ce chapitre, il est rapporté que des frères venus de Judée se mirent à prêcher aux chrétiens issus des gentils qu’il fallait impérativement être circoncis pour être sauvé, autrement dit, pour entrer dans l’alliance:Descendus de Judée, certains se mirent à enseigner aux frères: «A moins d’être circoncis selon le rite de Mochè, vous ne pouvez pas être sauvés.» Suite au tumulte que cela suscita, Paul et Barnabi s’opposèrent à eux, à tel point que l’on finit par désigner Paul et Barnabi, ainsi que quelques uns des leurs, pour monter à Jérusalem afin d’aborder cette question avec les apôtres et les anciens
(Actes 15,1-2).
Comme on le voit, c’est à la question de la circoncision des gentils que vient d’abord répondre la lettre des apôtres! Dans la bible, le texte le plus explicite au sujet de la circoncision se trouve dans le livre de la genèse. Il s’agit du récit de l’alliance conclue entre YHWH et Abraham. Même si YHWH en a l’initiative, cette alliance constitue un engagement réciproque. Au chapitre 17 du livre de la genèse, nous lisons:J’établirai mon alliance /…/ pour être ton d.ieu et celui de ta descendance après toi /…/ et toi, tu garderas mon alliance
. Aucune autre explication n’est donnée dans toute la tora au geste de la circoncision: c’est un commandement divin et un rite qui rappelle cette relation unique liant YHWH à un peuple et qui, par conséquent, notifie l’intégration à part entière d’un individu dans une communauté spécifique. C’est à la circoncision qu’il porte en sa chair que YHWH reconnaît son élu, et c’est à ce même marqueur identitaire que les élus se reconnaissent entre eux. Mais il faut insister sur ce point: la circoncision n’a aucune valeur spirituelle pour ceux qui ne gardent pas les commandements de YHWH.
Dans le monde juif, la circoncision est donc l’acte physique par lequel est actualisée l’alliance de YHWH avec Abraham et cela va de pair avec un engagement à suivre ses lois, à respecter ses commandements. Dans la pratique, et c’est encore le cas à l’heure actuelle dans le judaïsme, la circoncision s’accompagne de l’apprentissage de la tora. Et un non-juif qui souhaite entrer dans l’alliance et, de ce fait, être circoncis, doit d’abord suivre des cours, recevoir un enseignement plus ou moins long, plus ou moins fastidieux au sujet des lois : il y en a 623! Et tout le débat soulevé au conseil de Jérusalem pose la question des exigences légales indispensables pour ceux qui entrent dans l’alliance non par la chair (c’est-à-dire, selon les termes du contrat rédigé par Mochè), mais par la seule foi en Yéchoua.
Plus le nombril est énorme, plus il fait écran entre les autres et vous, entre le monde et vous.
Force est de constater que beaucoup de lecteurs de la bible issus des gentils interprètent les récits de la bible à partir d’eux-mêmes, à partir de la réalité qui est la leur, au lieu de se décentrer et de tout replacer dans son contexte d’origine avant de tirer des leçons de ce texte vieux de plusieurs milliers d’années qu’ils sont en train de lire. En outre, bon nombre de ces lecteurs issus des gentils lisent la bible de façon linéaire, selon un ordre chronologique, alors que la bible «juive» est structurée autrement, selon un schéma mental oriental qui diffère quelquefois du mode de penser des occidentaux. Pour replacer un récit dans son contexte, il est utile de s’instruire sur le plan historique, de fréquenter des personnes qui connaissent quelque peu l’arrière plan socioculturel dans lequel s’inscrit cette histoire, de prendre le temps d’observer une mappemonde, d’analyser la situation sous différents angles, et de ne pas tout prendre au pied de la lettre. Dans le cas de ce conflit à propos duquel le conseil des apôtres a émis un jugement, il ne faut pas se contenter des seuls mots qui figurent dans le texte : il est impératif de pouvoir lire entre les lignes, autrement dit, de rechercher ce que l’auteur de ce récit a oublié de mentionner, que ce soit conscient ou non de sa part.
Quand le texte nous parle de frères juifs messianiques qui sont descendus de Judée et se sont mis à exiger que les frères issus du paganisme se fassent circoncire pour entrer dans l’alliance, nous devons nous demander s’ils sont descendus de Judée POUR diffuser ce message ou EN diffusant ce message. Cela semble très improbable. Il est plus plausible qu’ils soient descendus de Judée sans a priori et qu’ils aient constaté, lorsqu’ils étaient sur place, que les frères chrétiens issus des gentils qu’ils côtoyaient n’avaient pas renoncé à toutes sortes de pratiques païennes qui leur apparaissaient comme abominables et incompatibles avec leur éducation, avec les préceptes contenus dans la tora, avec la vie en Yéchoua. Visiblement, l’apôtre Paul était beaucoup plus libéral et miséricordieux dans son attitude vis-à-vis des nouveaux convertis que ne l’étaient ces frères qui étaient descendus de Judée et que l’on pourrait qualifier de conservateurs et intransigeants. Il a donc été décidé d’en référer aux apôtres de Jérusalem pour trancher entre ces deux partis.
Au terme des débats, les apôtres ont formulé quatre choses dont les frères issus du paganisme devaient désormais s’abstenir, et «aucun autre fardeau», autrement dit, aucune autre restriction que celles-là. Mais ce que les apôtres appellent «fardeau» ne porte pas sur la loi, sur l’obéissance à la tora. Dans l’évangile, nous lisons:Alors Yéchoua dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive
(Matthieu 16,24). Le fait de renoncer à soi et de porter sa croix (c'est-à-dire un fardeau) correspond à tout ce que nous devons laisser derrière nous. C’est donc un pré-requis pour suivre Yéchoua, autrement dit, c’est ce que nous devons faire avant de nous mettre à son école et lui obéir.
Le fardeau dont parlent les apôtres ne peut donc porter que sur une liste de pratiques païennes que les nouveaux venus feraient bien d'abandonner, une liste sur laquelle figuraient notamment ces quatre points, mais non pas exclusivement ces points-là. Cette liste aurait pu contenir, par exemple, le manque de modestie des tenues vestimentaires, le fait que les femmes ne se séparent pas de leur époux durant les périodes d’impureté rituelle, la consommation de viande de veau dans du lait de vache, la présence à table sans s’être lavé les mains, etcétéra. Rappelez-vous que la tora comporte 623 règles du même type! Et, par sagesse, inspirés par le souffle saint, les apôtres n’ont pas voulu contraindre ces nouveaux venus avec toutes sortes d’interdits sur d’autres détails qui auraient immanquablement étouffé la bonne semence avant qu’elle n’ait pu venir à maturité et porter du fruit. Les apôtres se sont donc contentés de mentionner celles des pratiques de cette liste qui leur apparaissaient comme rédhibitoires et totalement incompatibles avec l’appel à entrer dans l’alliance qui venait de leur être adressé.
Après avoir statué sur la question de la circoncision ou non des chrétiens issus des gentils, l’apôtre Ya’akov (Jacques) conclut par ces mots:Car, étant lu chaque chabbat’, Mochè a, depuis de nombreuses générations, des inconditionnels dans les communautés de chaque ville
(Actes 15,21). Il ne lui semblait donc pas nécessaire d’ajouter, à l’énoncé des conditions d’admission dans la communauté des fidèles, une quelconque recommandation en lien avec la loi. Ce passage laisse donc entendre clairement que les chrétiens issus des gentils recevraient bel et bien un enseignement au sujet de la loi dans les synagogues de chaque ville, où la tora était lue et commentée chaque chabbat’, mais que cela se ferait au compte goutte, petit à petit, de semaine en semaine, à un rythme supportable pour eux. Autrement dit, il n’était pas question d’assommer d’un coup les nouveaux venus avec le rouleau de la tora, mais il n’était pas question, non plus, de les laisser pratiquer toutes ces choses que faisaient les païens et que YHWH avait en horreur.
Tous fréquentaient assidûment la synagogue le jour du chabbat’
Le livre des actes atteste que les premiers chrétiens, qu’ils aient été Juifs ou issus des gentils, fréquentaient assidûment les synagogues le jour du chabbat’. N’oubliez pas que les premiers chrétiens ne disposaient pas d’une bible imprimée sur des feuillets de petite dimension comme celle dont vous disposez aujourd’hui. Chaque livre de la bible était manuscrit sur un rouleau constitué de lambeaux de peau animale que l’on cousait les uns aux autres. Ces documents coûtaient très cher et étaient donc gardés jalousement à l’intérieur des synagogues, et c’est là qu’ils étaient lus et commentés le jour du chabbat’. Voici quelques citations tirées du livre des actes:Au moment de partir, ils les prièrent de leur parler du même sujet au chabbat’ suivant et, une fois l’assemblée dissoute, bon nombre de Juifs et de pieux prosélytes se mirent à suivre Paul et Barnabi qui, au cours de leurs entretiens avec eux, les exhortèrent à persévérer sur la voie de la grâce de YHWH. Et le chabbat’ suivant, la quasi-totalité de la ville s’était rassemblée pour entendre l’enseignement du maître
(Actes 13,42-44).Le jour du chabbat’, nous allâmes jusqu’au bord de la rivière, à l’extérieur des portes de la ville, où devait se tenir une réunion de prière, et nous conversâmes avec les femmes présentes
(Actes 16,13).Et chaque chabbat’, il allait prêcher à la synagogue, dans le but de persuader tant les Juifs que les gentils
(Actes 18,4).
A cette époque, il n’y avait pas de dichotomie marquée entre Juifs et chrétiens. D’abord parce que les premiers chrétiens étaient Juifs et, au lieu d’effacer leur appartenance au peuple de l’alliance, leur foi en Yéchoua venait la confirmer. Ensuite, parce que les chrétiens issus des gentils avaient conscience d’entrer dans une alliance qui, au départ, ne leur était pas destinée. Ils étaient comme ces invités aux noces de la parabole, que l’on était allé chercher sur les places publiques pour remplir la salle du banquet que les premiers invités à la noce avaient boudée (Matthieu 22,1-14). Aucun d’entre eux n’était né dans un foyer chrétien, aucun d’entre eux n’était allé à l’école du dimanche (D’ailleurs, il n’y avait pas encore de dimanche). La plupart de ces premiers chrétiens issus des gentils étaient analphabètes et, si certains maitrisaient le latin et le grec, peu d’entre eux connaissaient l’hébreu. Il n’y avait pas de vidéos sur You tube pour les informer et, par conséquent, la transmission de la connaissance se faisait principalement oralement et de visu. Ils avaient tout à apprendre de leurs aînés dans la foi qui connaissaient la loi et la gardaient. Or ces derniers respectaient le chabbat’ de YHWH, que rien ni personne n’était venu abroger.
Notez bien que la seule idée de remettre en question le moindre commandement devait leur paraître incongrue, d’autant plus que Yéchoua n’a jamais prêché l’abolition de la loi. N’allez pas penser que je sois venu pour abolir la tora ou les prophètes ; je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir. Car, en vérité, je vous le dis : jusqu’à ce que tout ait été rendu manifeste, tant que n’auront pas disparu et le ciel et la terre, pas un seul iod’, pas un seul point ne disparaîtront de la tora. Si donc quelqu’un brise le moindre de ces commandements et enseigne à autrui à en faire autant, il sera considéré, dans le royaume des cieux, comme étant le moindre. Par contre, quiconque les pratiquera et les enseignera sera considéré, dans le royaume des cieux, comme important
(Matthieu 5,17-19). D’ailleurs, quand on écoute attentivement les questions soulevées par les premiers disciples de Yéchoua, ce n’était pas tant « QUE dois-je faire?» mais «COMMENT faire?» Et bon nombre de recommandations du maître portent sur l’esprit (l’attitude du cœur) dans lequel il fallait pratiquer la tora.
Diable, du grec diabolos, signifie diviseur
La séparation entre Juifs et chrétiens n’est apparue que plus tard, avec l’émergence de l’antichrist (→ Lire l’avertissement important au sujet de la fin des temps). Un renversement majeur s’opéra avec le concile de Laodicée, dans les années 360, au terme duquel différents canons furent publiés, interdisant aux chrétiens de fréquenter encore les Juifs et de pratiquer encore le chabbat’:
- Canon 29: Il n'est pas propre pour les chrétiens de judaïser en chômant le chabbat’, mais ils doivent travailler en ce jour. Ils doivent se reposer le dimanche. Si quelqu'un se révèle être un judaïsant, qu'il soit anathème !
- Canon 37: Il est interdit d'accepter, des juifs ou des hérétiques, les présents qu'ils envoient à leurs fêtes, ni de les célébrer avec eux.
- Canon 38: Il n'est pas permis de recevoir des pains sans levain des Juifs, ni de participer à leur impiété.
Réservé aux chrétiens - Interdit aux Juifs - DANGER
Les décrets promulgués par les participants à ce concile furent désastreux pour les Juifs qui croyaient en Yéchoua, car on leur imposait ni plus ni moins un choix cornélien: soit ils restaient ancrés dans leur héritage plusieurs fois millénaire, ce qui les isolait du reste de la communauté des fidèles en Yéchoua, soit ils abandonnaient cet héritage pour se convertir aux us et coutumes des païens, ce qui les coupait irrémédiablement de leurs racines et les forçait à désobéir à la tora. Rappelons tout de même que, pour reprendre l’image utilisée par l’apôtre Paul dans son épitre aux Romains (Romains 11,24), que ce sont eux, les chrétiens issus des gentils, qui, en tant que branches d’olivier sauvage, doivent se laisser greffer sur l’olivier franc, sur Israël, et non l’inverse!
Pour les chrétiens issus du monde juif, le décret le plus déroutant fut sans doute le canon 29, qui interdisait désormais aux disciples de Yéchoua d’encore pratiquer le chabbat’ et, pire encore, leur imposait de chômer le dimanche. Rappelons ici que le dimanche, appelé à Rome jour du soleil
(Sunday, en anglais, Zondag, en néerlandais, Sonntag en allemand), est une invention de l’empereur Constantin qui, par une loi du 7 mars 321, l’imposa comme jour de repos obligatoire, tant en l’honneur du Sol Invictus qu’il vénérait qu’en hommage à ce Jésus-Christ en qui il est possible qu’il ait vu une incarnation de ce même dieu solaire Apollon (→ Lire l’article au sujet de l’empereur Constantin). Il est évident que ce décret ne pouvait émaner que d’un groupe d’individus issus du paganisme dont l’appartenance réelle au peuple chrétien pose question puisque, selon les termes utilisés par l’apôtre Paul dans plusieurs de ses lettres:Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni homme libre; mais le messie est tout et en tous
(Colossiens 3,11; Galates 3,28; Romains 10,12). Ces serviteurs de l’antichrist venaient dresser un mur de séparation là où Yéchoua avait abattu ce même mur quelques siècles plus tôt (Ephésiens 2,14).
Il n’est pas étonnant que, dans ce contexte séparatiste, les chrétiens issus des gentils se mirent à oublier que Yéchoua fût juif et ne s’appelait pas Iesus, qu’il portait des tsitsit’ et non une toge romaine, qu’il pratiquait assidûment la tora et n’avait pas inventé les commandements de l’église catholique, à savoir:
- Sanctifier les dimanches et fêtes d'obligation, et y participer à la messe.
- Se confesser au moins une fois l'an, et communier au temps Pascal.
- Jeûne et abstinence le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.
- Soutenir financièrement l'Église selon ses moyens
Juifs indésirables ici à Hildesheim
Dans le même temps, le canon 38 interdisait aux chrétiens de participer encore à la fête des pains sans levain et au seder; la matza carrée que Yéchoua rompit à la fin du repas et qu’il donna à ses disciples, en disant:Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi
(Luc 22,19) fut remplacée par une ronde hostie, de plus en plus blanche, dont on fit ensuite un objet de vénération idolâtre en l’exposant solennellement dans de riches ostensoirs en forme de soleil.
Revenons à nos moutons : Interdire l’observance du chabbat’, c’était également interdire l’accès des chrétiens à la synagogue, un mot qui désigne davantage l’assemblée que le bâtiment; c’était le jour du chabbat’ que tout le monde se retrouvait dans la convivialité pour lire tous ensemble les écritures et pour les commenter. Et pour remplacer ces moments d’échange au contact des écritures et du souffle saint, l’église catholique imposait, le dimanche et les jours de fête, des rituels et des liturgies qui se calquaient, en grande partie, sur le cérémonial du temple de Jérusalem: solennités, vêtements liturgiques, ablutions, encens, sacrifices, sanctification du prêtre considéré comme médiateur entre YHWH et les hommes,… Evidemment, ces cultes coupaient les chrétiens qui les pratiquaient de l'accès aux écritures, dont on ne lisait parcimonieusement que de toutes petites portions, en latin, et que seul le prêtre était autorisé à commenter selon une grille de lecture qui n'avait rien d'objectif ou de neutre. Etait-ce là ce qu’avait voulu Yéchoua? Initier une nouvelle religion, avec de nouveaux dogmes, un nouveau jour de culte, de nouvelles fêtes et de nouveaux rites?
Dans ce cas, que penser de cette prophétie eschatologique, qu’il prononça au cours de son ministère public, et dans laquelle la réalité du chabbat’ apparaît comme quelque chose de tout à fait normal:Et priez pour que vous n’ayez pas à fuir en hiver ou un jour de chabbat’ ! Car alors la tribulation sera si considérable qu’il n’y en a jamais eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour et qu’il n’y en aura jamais plus
(Matthieu 24,20). Si Yéchoua est bien le fils d’Elohim, peut-il se tromper quand il annonce ce qui va se passer lors de la grande tribulation? Or c’est bien du jour du chabbat’, qu’il parle, et non pas d’un quelconque dimanche!
La religion de l’antichrist
Les papes du catholicisme romains sont des usurpateurs, qui ont modifié la loi de YHWH et son plan de sauvetage de l’humanité déchue. Yéchoua était venu pour ramener au bercail les brebis perdues de la maison d’Israël, non pas pour les faire sortir de la bergerie. Et après sa résurrection, en raison de l’aveuglement de bon nombre d’élus qui refusèrent d’y rentrer, il y avait encore suffisamment de place disponible pour que d’autres brebis puissent être introduites, elles aussi, à l’intérieur de cette bergerie. Mais ce que les papes et leurs acolytes ont fait, c’est attirer les brebis issues des gentils au-dehors, à la manière du joueur de flûte de Hamelin: dans ce conte, ce sorcier attira une foule d’enfants hors de la ville pour les enfermer ensuite dans une grotte où il put garder à son services tous ces décérébrés sur lesquels il exerça sa domination. Ensuite, ces suppôts du satan refermèrent à clé la porte de cette bergerie, empêchant les brebis qui s’y trouvaient encore d’en sortir.
Les lois de YHWH sont immuables, et la manière avec laquelle YHWH procède est cohérente. Lorsque des figures bibliques telles que Tamar, Rahab et Ruth se convertirent, elles furent intégrées à la lignée généalogique du roi David qui serait également celle du messie. Et de fait, YWHW a déclaré que tout étranger qui l’honorerait comme son d.ieu et observerait le chabbat’, serait le bienvenu en sa présence, dans son intimité:Et les étrangers qui s'attacheront à YHWH pour le servir, pour aimer le nom de YHWH, pour être ses serviteurs, tous ceux qui garderont le chabbat’, pour ne point le profaner, et qui persévéreront dans mon alliance, je les amènerai sur ma montagne sainte et je les réjouirai dans ma maison de prière/…/ Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples
(Esaïe 56, 6-7).
Il n’a jamais été question de pratiques religieuses différentes pour deux peuples distincts. Et aussi vrai qu’il n’y a qu’un seul d.ieu et maître de tous, il n’y a qu’une seule loi, immuable, identique pour tous, avec un seul jour de chabbat’, identique pour tous, dont la date est fixée depuis la création par le seul créateur de tous, sur des tables de pierre, et non pas par quelque concile antichrist et ses quelques canons diaboliques!
Sanctification du chabbat'
Mais attention : le chabbat’ n’a rien à voir avec une quelconque loi sacrificielle résultant du péché ! Le repos de YHWH, le septième jour, a été sanctifié bien avant que le péché n’arrive dans le monde. Observer le chabbat’ n’a donc aucune valeur expiatoire pour le péché et n’entre donc pas en concurrence avec le sacrifice de Yéchoua. Mais le chabbat’ étant désormais un commandement de YHWH, il vous est possible de l’enfreindre et donc de commettre un péché. Il nous est dit, dans la première lettre de Jean:Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi
(1Jean 3,4). Vous ne pouvez donc pas expier le péché en pratiquant la loi, notamment en observant le chabbat’. Mais, que vous ayez ou non lavé vos souillures dans le sang de Yéchoua, vous devez néanmoins pratiquer les commandements, notamment en observant le chabbat’.
Si ta loi n'eût fait mes délices, j'eusse alors péri dans ma misère. (Psaume 119)
La tora, la loi de YHWH pose un réel problème pour de nombreux chrétiens parce qu’ils la considèrent comme contraignante: ils n’apprécient pas qu’on leur impose des règles de conduite. Cela découle souvent de l’orgueil et de l’esprit rebelle du vieil homme. Cela résulte quelquefois d’un manque de consécration à YHWH et de la difficulté de renoncer à sa vie passée. Certains sont tellement rusés pour contourner ce qu’ils perçoivent comme un obstacle qu’ils en oublient que Yéchoua les a délivrés de l’emprise du satan pour accomplir les œuvres de leur père des cieux. L’apôtre Paul nous le rappelle, quand il écrit:Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Yéchoua Ha’machia’h pour de bonnes œuvres, que YHWH a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions
(Ephésiens 2,10).
Les 10 commandements, un soutien pour le peuple de YHWH
Le décalogue se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de YHWH au centre de l’alliance. Ces dix paroles permettent au peuple de YHWH de construire une vie libérée de l'esclavage, selon l’esprit fondamental de l'amour de YHWH et du prochain. Si nous acceptons de sortir d’Egypte, de tourner le dos à Sodome et Gomorrhe, de quitter Babylone, c’est pour nous diriger vers une terre nouvelle où coulent le lait et le miel (Exode 33,3), pourvu que nous obéissions humblement aux lois de liberté et d’amour mises en place par celui qui gouverne ce royaume. Et parmi ces dix paroles édifiantes se trouve le commandement du chabbat’, que YHWH nous dit d’appeler un délice, un jour heureux de communion avec lui, un jour de joie spirituelle: Si tu gardes ton pied de profaner le chabbat’, de n’en faire qu’à ta tête en mon saint jour, si tu appelles le chabbat’ un délice, le jour honorable et saint de YHWH, si tu l'honores en t'abstenant de suivre tes propres voies, de rechercher la satisfaction de ton propre plaisir, de dire des paroles vaines, alors tu trouveras tes délices en YHWH et je te ferai galoper sur les hauteurs du pays et te comblerai de l’héritage de Ya’akov, car la bouche de YHWH a parlé
(Esaïe 58, 13-14).
→ Lire l'article "Comment observer le chabbat?"