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LA PLEINE ARMURE DE D.IEU

Dans sa lettre aux chrétiens d’Ephèse, Paul invite ses lecteurs à revêtir lune armure.. Il n’y a là rien de magique ; c’est une image qu’il utilise pour décrire l’attitude que le chrétien doit adopter dans un monde auquel il n’appartient pas et qui lui est hostile.

L'apôtre Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, nous rappelle que la vie du disciple est un combat. La lutte que nous menons pour vaincre la chair est sous-tendue par une guerre sans merci contre les forces du mal répandues dans les airs.

Pour pouvoir tenir bon contre ces puissances adverses, il nous invite à revêtir tout l'équipement des soldats romains, les guerriers les plus puissants de son époque.

Toutefois, l'image qu'il utilise nécessite une transposition dans la réalité : il ne s'agit pas de se déguiser comme pour un bal costumé ni de faire un exercice de visualisation créatrice au moyen de notre imagination.

Le texte est clair. Chaque élément de l'armure correspond à des attitudes qu'il nous faut adopter, acquérir, développer. Il n'y a là donc rien de magique : ce que l'apôtre nous expose n'est ni plus ni moins une synthèse de la vie du disciple. Ce qu'il nous offre ici est un moyen mnémotechnique des grands axes essentiels de la vie avec D.ieu tel que nous l'a enseignée notre maître, Yéchoua.

« Oui, tenez bon ! »

Alors, que dit le texte de l'apôtre Paul ? « Au demeurant, fortifiez-vous dans le seigneur, par sa puissance souveraine. Revêtez l'armure de D.ieu pour être à même d'affronter les ruses diaboliques ; car ce n'est pas contre des hommes de chair et de sang que nous avons à lutter, mais contre les principautés, contre les puissances, contre les princes de ce monde ténébreux, contre les forces spirituelles du Mal répandues dans les airs. Endossez donc l'armure divine afin de pouvoir résister dans les jours mauvais et tenir bon, ayant fait tout votre devoir. Oui, tenez bon, les reins ceinturés de vérité, le corps cuirassé de justice, les pieds chaussés de zèle pour annoncer l'évangile de la paix. Tenez surtout le bouclier de la foi où viendront s'éteindre touts les traits enflammés du malin. Prenez enfin le casque du salut et le glaive de l'esprit, qui est la parole de D.ieu. » (Eph 6 :10-17)

La cuirasse de la justice

Dans le combat spirituel, qui n'est pas un combat contre des personnes, mais bien contre des réalités oppressantes, nous devons porter la cuirasse de la justice.

La cuirasse de la justice protège notre cœur et protège notre souffle. Nous sommes le temple du saint-esprit qui demeure au-dedans de nous, où nous pouvons l'adorer en esprit et en vérité. La cuirasse de la justice protège donc le lieu le plus saint de tout notre être, le lieu de la communion avec D.ieu.

Parler de la justice revient à parler de la loi. Il est donc question de préceptes et d'obéissance. Pour un enfant de D.ieu, sa meilleure protection est son obéissance à D.ieu.

En Belgique, où je me trouve pour le moment, un article de loi affirme que nul n'est censé ignorer la loi. Et, de ce fait, revêtir la cuirasse de la justice va de paire avec l'étude des écritures, avec l'écoute de la parole de D.ieu, avec la soumission aux motions de l'esprit saint en nous.

Bien entendu, nous sommes faillibles et perfectibles, nous sommes fragiles et faibles,... Mais lorsque nous reconnaissons notre misère, nous pouvons toujours faire appel à la justice de D.ieu, qui fait miséricorde, et nous appuyer sur la justice accomplie par Yéchoua, qui est notre avocat auprès du trône de la justice de D.ieu. Notre repentir sincère, la confession de nos manquements, notre foi en Yéchoua qui seul peut nous sauver, sont autant d'armes puissantes qui nous permettent de revêtir cette cuirasse de la justice.

Nous le voyons bien, le port de cette cuirasse est indissociable du maniement du glaive de l'esprit qu'est la parole de D.ieu et du casque du salut en Yéchoua. C'est d'ailleurs ce qu'affirme l'apôtre Paul quand il nous invite à revêtir complètement l'armure de D.ieu (Eph 6:10-17). Cette armure nous permet de tenir bon face aux puissances oppressantes du monde satanique, car c'est bel et bien contre des esprits ténébreux répandus dans les airs que nous devons lutter, et non contre la chair et le sang.

Le glaive du cœur

Dans le combat spirituel que nous avons déjà évoqué précédemment, il nous faut également saisir le glaive de l'esprit, qu'est la parole de D.ieu.(Eph 6:17)

De toute l'armure spirituelle, il s'agit de l'arme la plus offensive. Cela tient notamment à son caractère tranchant. Les mots peuvent tuer, mais la parole de D.ieu, elle, est "utile pour enseigner, persuader, reprendre et former à la justice." (2Tim3:16) En d'autre termes, la parole peut donner la vie, faire grandir, fortifier, édifier, encourager, ...

Dans le combat spirituel, cette épée est utilisée pour réduire à néant les mensonges du Satan. A la langue fourchue du serpent, chargée de tant d'ambiguïtés, il convient de répondre dans la langue du fils de D.ieu, qui est comme un glaive acéré à deux tranchants.(Apocalypse 1:16) Au langage des savants et des intelligents selon l'ordre du monde, il convient de répondre par le langage de la vérité et de l'amour, dont le siège est le cœur (cet organe de la communion avec D.ieu que nous appelons également "esprit").

Parler dans le souci de la charité. Parler dans le souci de la vérité. A temps et à contretemps, quoi qu'il en coûte. Parler pour que des vies soient sauvées et non anéanties. Parler pour conduire à D.ieu et non pas pour séduire, tromper, manipuler, critiquer, juger, condamner,... Et ne pas utiliser cette Parole sacrée en vain: il faut savoir se taire, comme Yéchoua Lui-même, quand le silence ou un simple geste deviennent cette parole en actes.

Vivre cette parole plutôt que l'énoncer en omettant de la pratiquer. Ne pas s'ériger en détenteur de la vérité mais être témoin de cette parole qui s'adresse à tout homme: "D.ieu est amour" (1Jn4:16). Aimer D.ieu et son prochain comme soi-même. (Lévitique 19:18) Vivre de cette parole, s'en nourrir comme on se nourrirait de pain (Matthieu 4:4) et la distribuer, la partager sans compter. Voilà autant de manières de manier cette arme spirituelle de manière non pas défensive mais offensive...

Le zèle dans l'esprit-saint

Dans le contexte qui nous concerne, à savoir le combat spirituel, les chaussures du zèle pour annoncer l'évangile de la paix constituent une arme. Même si lancer une chaussure à la tête de quelqu'un peut causer des blessures, il est difficile de comprendre en quoi il s'agit bel et bien d'une arme contre les forces du mal répandues dans les airs. En réalité, tout porte à croire que ce dont il s'agit dans ce verset a trait au baptême du saint-esprit.

Deux éléments retiennent mon attention dans ce verset de l'épître aux Éphésiens : les sandales et le zèle. Les chaussures du soldat romain, dont l'armure sert d'allégorie à l'apôtre Paul, sont, en réalité, des sandales. On est loin des bottines des militaires d'aujourd'hui. Par ailleurs, le port de la sandale n'était pas le privilège des militaires puisque les récits évangéliques font mention des sandales de Yéchoua. Jean le Baptiste n'a-t-il pas affirmé au sujet de Yéchoua: « Je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales » ? (Mt 3 :11)

Il est intéressant de noter que, dans ce passage de l'évangile selon Matthieu, l'évocation des sandales de Yéchoua est immédiatement suivie de l'annonce du baptême du saint-esprit : « Lui vous baptisera dans l'esprit saint et le feu. » (Mt 3 :11) Or, nous le savons, le feu est bel et bien l'élément naturel le plus adapté pour évoquer le zèle! C'est ce que nous rappelle l'évangéliste Jean, dans ce récit de la purification du temple : Yéchoua, dans un accès de colère divine, vient de chasser les commerçants du temple de Jérusalem. Et à quel verset de la Tora l'évangéliste rattache-t-il cet événement pour légitimer cet action « coup de fouet » ? Au Psaume 69 :10, qui dit ceci: « Le zèle de ta maison me dévore. » (Jn 2 :17) Une fois encore, nous sommes en présence de l'image du feu, de cette flamme ardente qui dévore tout sur son passage.

Avec l'image des sandales, du zèle, du feu, nous sommes en présence d'une œuvre de purification, une œuvre de séparation, en d'autres termes : une œuvre de sanctification. C'est bien ce sur quoi insiste le passage de l'évangile selon Matthieu que nous avons mentionné tout à l'heure. A peine le Baptiste a-t-il évoqué les sandales de Yéchoua qu'il affirme à son sujet : « Il tient en main le van ; il va nettoyer son aire, amasser le froment dans son grenier, mais brûler la paille dans un feu qui ne s'éteint pas » (Mt 3 :12). Il est question ici de séparation, autrement dit de sanctification.

En rapprochant ces quelques versets les uns des autres, nous pouvons mieux comprendre les implications du port de ces sandales tissées du zèle pour annoncer l'évangile de la paix. Ce sur quoi l'apôtre Paul semble insister est la nécessité pour chacun d'entre nous d'être baptisés du saint-esprit. C'est Lui, le saint-esprit, qui opère en nous cette œuvre de sanctification, de séparation radicale de l'esprit du monde. Cette séparation nous protège puissamment de cet esprit avec lequel nous n'avons plus aucun commerce.

Autrement dit, lorsque nous sommes saints, séparés de l'esprit du monde, les séductions du monde n'ont plus aucun effet sur nous. Nous pouvons alors dénoncer les pompes du Satan et lui opposer franchement l'annonce de la bonne nouvelle du royaume. Et habités du feu de D.ieu, nous pouvons le communiquer, le transmettre à d'autres, à la manière d'une course-relais.

La ceinture de la vérité autour des reins

D'après le livre de la Genèse, la première ceinture jamais portée par l'homme fut cette ceinture constituée de feuilles de figuier que l'homme et la femme fabriquèrent pour cacher cette nudité dont ils venaient de prendre conscience lorsqu'ils eurent mangé du fruit de l'arbre de la connaissance. A cette ceinture fut attaché un profond sentiment de honte.

Par ailleurs, le port de cette ceinture ne pouvait que trahir la conscience qu'ils avaient de leur nudité et lorsque D.ieu se promena dans le jardin à la nuit tombée - Quelle délicatesse de sa part que de passer dans la pénombre du crépuscule ! – ils se cachèrent néanmoins parmi les bosquets afin d'échapper au regard et au jugement de D.ieu. Peine perdue ! D.ieu qui sonde les reins et les cœurs ne pouvait que voir ce que l'homme et la femme tentaient naïvement de dissimuler.

Ces pagnes végétaux étant insuffisants pour recouvrir la nudité de l'homme et de la femme, D.ieu les substitua par des habits de peau. On voit ici une dimension sacrificielle : On verse le sang d'un animal pour couvrir le péché de l'homme et de la femme. Cet aspect de sacrifice animal apparaîtra un peu plus loin dans le texte, dans l'offrande d'Abel, agréée par D.ieu, et à partir de là tout le long de l'histoire du peuple de D.ieu jusqu'à la destruction du temple de Jérusalem, quelques années à peine après la mort sacrificielle de Yéchoua, « l'agneau de D.ieu qui ôte le péché du monde ».

L'apôtre Paul nous invite à revêtir la ceinture de la vérité. En d'autres termes, il nous propose de faire tomber les masques. Plutôt que de continuer à cacher notre nudité, au lieu de faire perpétuellement mémoire de cette réalité de notre péché que nous devions sans cesse couvrir publiquement par des œuvres destinées à nous justifier devant D.ieu, les anges et les hommes, nous sommes désormais invités à nous revêtir du seul agneau sans tache qui puisse, une fois pour toutes, nous libérer de la honte liée au péché.

Quelle bonne nouvelle pour toutes les personnes qui, comme moi, ont péché lourdement, manquent d'assurance ou d'affirmation et se laissent encore impressionner par le regard des autres, se laissent habituellement abattre par le jugement, les critiques, le mépris. Nous n'avons plus à subir cet opprobre. Nous pouvons laisser tomber tous les masques, nous exposer dans la nudité la plus complète tout en sachant que l'agneau pur et sans tache ne manquera pas de nous revêtir aussitôt de lui-même.

Oui, Yéchoua est cette ceinture confectionnée avec amour à la croix pour nous justifier envers et contre toutes les calomnies proférées par celui que nous appelons à juste titre « calomniateur », « prince du mensonge », « accusateur ». Yéhoua est la vérité !

Le bouclier de la foi

Nous marchons par la foi, non par la vue ! Nous souvenir de cette loi fondamentale de la vie spirituelle nous permet d'éviter bien des écueils quand il s'agit de discerner, de faire des choix, de prendre des décisions, …

Une stratégie du Satan consiste à nous distraire, à nous faire sortir de ce centre absolu de notre être où nous trouvons la paix intérieure, de ce cœur à partir duquel nous pouvons agir efficacement en vue du royaume. Une fois « dehors », nous devenons les sujets de la chair et nous ne marchons plus par la foi, mais selon ce que nous dictent nos sens, nos sentiments, nos émotions, notre mental. Ce qui nous guide, ce sont nos désirs personnels, les circonstances, les avis des personnes les plus attentionnées de notre entourage, … Nous sommes alors susceptibles de tomber dans tous les pièges tendus par le Satan.

Que de tentations n'ai-je trouvé sur ma route qui avaient l'apparence du bien, du raisonnable, du convenable, du pratique, du généreux, … comme autant de raccourcis pour atteindre le but avec plus de facilité, avec plus de commodité, avec plus d'assurance. En réalité, les tentations les plus perverses prennent l'apparence du bien, voire du mieux ou du meilleur, comme autant de loups cachés sous des peaux de moutons.

Contre ces pièges de l'ennemi, rien de tel que l'obéissance aveugle à la parole de D.ieu, rien de tel que des actes de foi répétés dans les petites choses comme dans les plus grandes. Dans le récit des tentations de Yéchoua au désert, l'obéissance du fils à la parole du père a pour conséquence immédiate la fuite du Satan. Rien de tel, pour éteindre les traits enflammés de l'ennemi, que cette confiance des tout petits enfants à leurs parents, qui font ce qu'on leur demande sans attendre d'explications. Ils comprendront plus tard.

Quelqu'un m'a raconté récemment qu'il recevait souvent de ces impulsions du cœur pour de petites choses à travers lesquelles il apprenait à apprécier les bienfaits de l'obéissance à D.ieu. Par exemple, il lui est arrivé d'être saisi d'une intuition soudaine le pressant d'emporter un parapluie au moment de se rendre à un rendez-vous important. Or, le temps était ensoleillé et le bulletin de prévisions météorologiques promettait une journée torride sans l'ombre d'un nuage. Il emporta néanmoins son pépin et moins d'une demi-heure plus tard, alors qu'il était en chemin au milieu de nulle part, une averse le surprit sans prévenir…

Il arrive aussi que j'obéisse à ces mouvements pressants du cœur sans que j'en voie jamais la raison, ni avant ni après mais peu m'en chaut : chaque pas posé avec la foi du charbonnier constitue une victoire de la lumière sur les ténèbres. Si Yéchoua avait écouté la voix des membres de sa famille ou le cri de ses émotions, jamais il n'y aurait eu de salut pour l'humanité. Il arrive effectivement que nous ayons à traverser la vallée de l'ombre et de la mort, dans un brouillard d'une épaisseur à couper au couteau, mais croire que D.ieu est ce bon berger qui nous y conduit doit nous suffire.

Pour terminer ce petit à propos, j'aimerais reprendre, ci-dessous, un petit texte écrit par une mystique espagnole du 17ème siècle et qu'elle gardait constamment sur sa poitrine comme on porterait une protection infaillible contre les attaques de l'ennemi et qui nous rappelle qu'aucune arme n'est plus efficace que l'obéissance à D.ieu dans la foi et l'humilité des tout petits:

« Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie. Tout passe. D.ieu ne change pas. La patience triomphe de tout. Qui aime D.ieu ne manque de rien. D.ieu seul suffit. »

Phil EDENGARDEN © 2013

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